Cela a duré toute la nuit. Probablement non, d'ailleurs, mais il n'y avait plus de notion de temps. La plupart des scènes avaient lieu le jour. On ne savait pas quand elles démarraient ça venait comme ça mais une impression fugitive soudain nous faisait réaliser, à certains détails, aux personnes qui circulaient à l'intérieur des plans, à leur tête, à leur activité aussi, "lente" comme filmé au ralenti, qu'on y était, qu'on avait pénétré dans cet autre monde, celui recréé, qui n'était pas le vrai et où, comme d'autres, on était testés, mis à l'épreuve, évalués, soumis à l'étude qui à la fin allait nous écarter ou bien nous admettre dans la nébuleuse. Je me demandais souvent ce que moi, s'ils me retenaient, ils pourraient bien me faire faire. À quoi je leur serais utile. Je ne trouvais pas la réponse. Tout était si mystérieux - non, pas mystérieux - répondait plutôt à des règles et des lois minutieusement établies qui toutes réunie