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Affichage des articles du juillet, 2018

Entre nous deux (52)

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Dimanche 20 janvier 2002 J'aime assez l'année qui commence. Pas celle-ci en particulier mais tout début d'année. J'en aime d'abord ses feuilles vierges, les pages blanches qu'il y aura à remplir ainsi qu'il me sera donné d'en remplir les jours. Je sais très bien que je n'occuperai que les jours, et pas les pages, je n'aurai pas le temps ; mais tout reste encore possible, en chaque début d'année. Demain il faut que j'appelle le bottier-orthopédiste pour lui faire faire une talonnette à l'intérieur de la basket gauche de mon fils. J'y ai pensé souvent, ce dimanche. Non que ce me soit pénible d'avoir à faire cette démarche, au contraire, ce n'est pas une corvée, je suis plutôt toujours assez contente à l'idée de l'amélioration de la qualité de vie de mes proches (eux, et mes bêtes). Et là, mon fils commençait depuis environ six mois déjà (comment d'ailleurs n'ai-je pas réagi plutôt?) d'avoi

Entre nous deux (47)

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Mercredi 19 septembre 2001 Je voulais parler de Serge à quelqu'un. Je me suis confiée à lui. Je lui ai raconté (peu à peu, pas en un seul morceau, ça a pris du temps et de nombreuses rencontres) toute l'histoire. À la fin, il a dit : Attends, tu vas voir, tu n'es pas encore au bout de tes peines... J'ai très bien entendu. Il pensait à lui, bien sûr. À qui d'autre ? Les confidents pensent toujours d'abord à eux-mêmes, c'est pour cela qu'il ne sert vraiment à rien de faire des confidences. Il me parlait de choses et d'autres qui n'avaient rien à voir avec ce que je venais de lui raconter. N'en pouvant plus, et pour revenir au sujet, je l'interromps. - Bon, d'accord. Je vois. Mais quel rapport avec ce que tu as dit ? - J'ai dit quoi ? - Que je n' é tais pas arriv é e au bout de mes peines... - J'ai dit  ç a, ah bon ?... Quel rapport, je sais plus... Je voulais sans doute dire que tu as é t é d éç ue

Entre nous deux (46)

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Mardi 4 septembre 2001 Dentiste. On part pour de longs travaux. Lundi 10 septembre Dentiste. Mardi 11 septembre Attentats aux USA : 6000 morts. Ou victimes. On ne sait rien ou pas grand-chose. On ne fait que voir . Voir en boucle les deux tours jumelles en flammes qui peu à peu s'effondrent, et le ciel de Manhattan, noircir en pleine matinée. Que voit-on ? Que sait-on ? Deux avions ont été projetés sur les tours. Je suis avec Serge à Bercy 2 , dans le magasin Carrefour . Nous déambulons distraitement dans les rayons, au niveau 2, celui des téléviseurs, appareils audio... quand soudain, sur tous les écrans alignés, ou presque tous, ceux qui sont en démonstration sur la chaîne d'information de LCI , le feu, la fumée, la panique, on n'ose le croire mais on le voit, des corps qui chutent ... Le ciel, cramoisi, occupe tout le champ visuel. L'étage du magasin s'arrête de respirer. Clients, employés, vendeurs, chacun est là, stop

Entre nous deux (44)

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Samedi 9 juin 2001 Je lis Le   B ien des absents , d'Elias Sanbar, que Serge m'a prêté. En même temps, à la télé, je vois sur Plan è te un reportage sur le même sujet : "Palestine, 1948, la Catastrophe". La violence des israéliens à arracher les palestiniens à leurs terres : leur façon odieuse de les trier, les femmes, les enfants, les hommes, de leur refuser de l'eau pour boire, de les éliminer physiquement quand cela se présente... Ç a rappelle bien quelque chose, non ? Les juifs, en 42, les kosovars, en 99, et cetera...   Mardi 19 juin Alors que je suis actuellement en pleine lecture du livre de Michel Warschawski, Isra ë l - Palestine Le d é fi binational, dans lequel il é crit   que la guerre qui a fait na î tre Isra ë l a é t é une guerre d' é puration ethnique, je rencontre Serge - comme chaque jour - et celui-ci soudain s'insurge contre la fa ç on, d é sinvolte, dit-il, dont a é t é annonc é e (dans le journal de la nui

Entre nous deux (43)

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Mardi 16 janvier 2001 Ma fille a eu un accident, à minuit. Ç a n'a pas tard é, apr è s l'acquisition de cette fichue bagnole... Un automobiliste lui a coup é la route alors qu'elle se lan ç ait, le feu pass é au vert, propulsant son v é hicule contre les plots sur le trottoir, qui ont embouti tout l'avant. Elle se trouvait avec ses deux copines. Elles n'ont rien eu, pas une é gratignure, rien. Le lendemain, au garage, quand j'ai vu l' é tat de la bagnole, j'ai pens é qu'on pourrait rentrer à la maison et... d é boucher le champagne ! Pourquoi ne le fait-on pas pour des choses pareilles  qui en valent vraiment la peine?  Ê tre en vie ! Rester en vie encore pour un temps... Malgré tout, je me demande comment je fais pour m'endormir le soir... Chaque soir. Et, bien entendu, elle n'a pas voulu que je dise quoi que ce soit à son p è re. D é j à ce fut long pour qu'il accepte l'id é e qu'elle se soit procur é une