S'autoriser soi-même
S'autoriser soi-même à s'affirmer dans son être et dans ses propres choix ne peut le plus souvent réussir - ou marcher un temps - qu'en acceptant de se changer soi-même en un Autre. Cela revient à élaborer un projet d'évasion qui même s'il est peu certain qu'il fonctionne recouvre cependant une vérité objective : l'homme entier, en accord avec soi et avec les autres (belle utopie!) est Autre, et aucune des voies ne peut - véritablement et tout à fait - nous conduire à lui... Alors doit-on en conclure à l'inutilité d'un tel travail d'approche et d'amélioration? Non, explique André Gorz, car la conscience, qui continue de ruminer ses contradictions dans l'humiliation et la douleur, reste tout de même mieux armée pour assumer sa condition et tenter un jour d'effectuer une sorte de synthèse libératrice, que celle qui ose prétendre en finir avec soi, en s'aliénant aux fétiches de son temps... Des "fétiches" auxqu