Hors de soi


"Maintenant il a l'impression de ne plus rien avoir à dire; à lui-même il faut revenir; examiner cette part d'échec qu'est, pour lui comme pour tout pour-soi, l'impossibilité de l'activité totale, part d'échec, c'est-à-dire part de solitude; sentiment d'avoir couvert pas mal de chemin; avantage de la méthode qu'il a adoptée, qui renonce à l'exposition systématique, qui avance à tâtons et consiste à élaborer sa pensée, à la faire naître et progresser stylo en main, au lieu de prétendre noter des pensées déjà élaborées. 

N'est-ce pas le propre du projet de l'écrivain, de tout projet qui prétend à créer, que de ne pas pouvoir loger dans sa création une fois terminée, tombée au-dehors, et d'avoir ce besoin de continuellement expliciter en paroles écrites un silence fondamental, une solitude originelle dont il ne sort que par l'action d'écrire et qu'il retrouve toujours intacte?" ( Le traître, André Gorz)

Il faut PARLER. Mais parfois ça vaut mieux de ne rien dire.
C'est pareil pour ECRIRE... Sauf qu'écrire, ça n'a rien à voir avec dire. (j'ai pensé à ça hier, en mangeant mes haricots coco cuisinés à la tomate de chez Cassegrain...)

Et ce cher Lacan...
... la conscience se produit chaque fois qu'est donnée une surface telle qu'elle puisse produire ce qu'on appelle une image. C'est une définition on ne peut plus matérialiste, non? Vous trouvez pas? 



Le rapport humain au monde a quelque chose de profondément, initialement, inauguralement lésé... (Séminaire II)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Entre nous (82)

Entre nous (78)